
Moving Bodies
Darius Dolatyari-Dolatdoust
Exposition du 8 juillet au 20 septembre 2025
Double vernissage samedi 5 juillet à partir de 18h
avec deux performances à 18h20, Flags Parade, et 19h40, Fine Flowers
Darius Dolatyari-Dolatdoust est un artiste caméléon. Il mue au fil des projets artistiques et des collaborations proposant un corpus d’œuvres protéiforme et à la forte identité visuelle et symbolique. Formé aux métiers de la mode et à la danse, il crée un univers singulier et immersif dans lequel les corps, les costumes et les formes évoluent en autarcie. Suspendus dans un temps et des espaces insaisissables, les objets et les personnages qui les manipulent composent des scènes et des décors à la narrative propre.
L’artiste imagine ses œuvres tantôt comme des tableaux vivants, tantôt comme des éléments de scénographie ou encore des peintures textiles. Ces espaces sont souvent habités par des créatures transfuges, chimériques, humanoïdes ou zoomorphes. Il propose des corps qui ne rentrent dans aucune catégorie, mais en traversent plusieurs. Masqués ou grimés, ces personnages sont des archétypes du monde fantasque que Darius Dolatyari-Dolatdoust nous donne à voir.
Cette même fluidité peut se retrouver sur le plan formel, l’artiste entremêle les techniques et les matières, tout comme il fusionne les références culturelles et historiques (anciennes ou modernes, d’Europe ou du Moyen Orient).
L’exposition Moving Bodies [Corps en mouvement] présente des œuvres récentes de l’artiste, dont certaines activées le soir du vernissage par des performeur·se·s. Évolutif, le parcours commence par une mise en espace très connotée par un imaginaire lié au spectacle, voire au divertissement : des coiffeuses trônent dans la salle, ainsi que de grands pièces textiles et des rideaux de scène. Ensuite, on pénètre dans une sphère plus intime, dans la chambre d’un toréador, à la fois burlesque et mélancolique. L’exposition se termine par une installation très personnelle qui retrace la quête de ses origines iraniennes — c’est-à-dire le moteur profond du travail de l’artiste. À travers la reproduction d’images familiales et de témoignages, Darius Dolatyari-Dolatdoust questionne le sens d’appartenance, l’éloignement ou encore l’enracinement.
Foisonnante, sa pratique se construit entre gravité et légèreté, illusion et lucidité, urgence et paresse. Ses œuvres renversent les lieux communs tout en se nourrissant de stéréotypes pour mieux les détourner. Dans une dialectique qui n’est qu’apparente, l’artiste porte et incarne une esthétique de la transformation et de l’altérité, où tout évolue, s’hybride et transfigure.
Dans une démarche de mutualisation et réemploi, une partie de la scénographie de Red Room a été réalisée avec le concours du MAGASIN – CNAC. Nous les remercions.
Darius Dolatyari-Dolatdoust (France / Iran / Allemagne / Pologne ) est un artiste plasticien, performeur, chorégraphe et designer. Son approche tourne autour de la fabrication de costumes, qu’il considère comme un espace de transformation et d’hybridation, en ce sens qu’ils modifient notre rapport au corps, à la danse et au langage. Le vêtement devient alors un moyen de questionner son identité, que ce soit en rappelant ses origines iraniennes, en réalisant des costumes inspirés des oeuvres perses du Louvre, ou en déconstruisant notre rapport de pouvoir envers d’autres espèces, en imaginant des créatures hybrides à la frontière des humains et des animaux.
Il a présenté ses performances et oeuvres plastiques dans des galeries et institutions telles que la Fondation Fiminco (Paris), la Galerie Suzanne Tarasieve (Paris), Wiels – Centre d’Art Contemporain (Bruxelles), le Stedelijk Museum (Amsterdam), le Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne (Luxembourg), le Momu – Musée de la Mode d’Anvers, la Villa Noailles (Hyères), le 19M (Paris).
Il sera résident à la Villa Kujoyama en 2025.

Kaléidoscoper les écrans, Take Time
Sortie de résidence de transmission 2024-25, visible dans le showcase et auditorium
Exposition du 8 juillet au 20 septembre 2025
Double vernissage samedi 5 juillet à partir de 18h
Invitées en résidence de transmission tout au long de l’année, les artistes Delphine Balley, Armande Chollat-Namy et Shalimar Preuss, du collectif Take Time, ont cocréé plusieurs courts-métrages avec plusieurs classes ou groupes du territoire de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté.
Cette expérience collective a permis aux jeunes de s’initier à la réalisation, à la prise de son et à la mise en scène. À travers la production d’images fixes et en mouvement, ils et elles ont interrogé la manière dont les écrans transforment leur quotidien. Il s’agissait alors d’explorer comment leur ressenti se modèle par le filtre de ces surfaces, et quelles images – de soi et du monde – ces dispositifs renvoient.
Évoluant en fonction des envies et des spécificités de chaque groupe, le projet s’est décliné différemment selon les contextes. Ainsi, certains films, plus optiques et expérimentaux, explorent les effets de la lumière, des ombres, et les sensations visuelles et tactiles qu’ils produisent. D’autres courts-métrages empruntent d’abord un registre documentaire et narratif, avant de devenir plus évocateurs et poétiques, pour aborder le vécu des adolescent·e·s, leurs souvenirs, et leur rapport au flux incessant des clips sur les réseaux.
Après plusieurs mois de questionnements et de tournages, ces créations sont aujourd’hui présentées au public. Si les films sont projetés sur grand écran dans notre auditorium, nous proposons ici une mosaïque d’images, reflet de l’appropriation, par les jeunes, des médiums artistiques mis à leur disposition. Il en ressort un univers ludique, onirique et théâtral : des images qui réfléchissent leurs interrogations et révèlent la diversité de leurs sensibilités.
le collectif Take Time
Delphine Balley, photographe et vidéaste, est diplômée en histoire de l’art (Lyon 2) et de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Son travail explore les artifices de la représentation, les rituels ancestraux et les croyances religieuses ou sectaires. Travaillant en argentique grand format, elle s’inspire des illusionnistes du XIXe siècle pour créer un « petit théâtre du monde ». Lauréate du prix Camera Clara en 2019, elle expose en France et à l’international (macLYON, Paris Photo, Biennales de Lyon, Shanghai et Moscou). Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées telles celle du musée Paul Dini (Villefranche), les FRAC Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon, les collections Auer, Lodevans et Antoine de Galbert. Depuis 2012, elle vit et travaille dans le Vercors.
Armande Chollat-Namy se forme en BTS audiovisuel avant de devenir cheffe-opératrice sur de nombreux courts-métrages. Elle poursuit ses études avec deux masters à Paris 8 (Cinéma et Photographie et Multimédia) et achève son parcours à la FAMU de Prague, où elle réalise ses premiers films expérimentaux sur pellicule. Son travail explore des espaces archaïques et labyrinthiques, mettant en scène des animations de fluides et d’objets industriels dans un univers teinté de surréalisme. En 2012, elle s’installe à Saint Jean-en-Royans, où elle remet en marche une usine et sa turbine, tout en accueillant des projets artistiques. Elle collabore avec divers cinéastes et artistes contemporains, dont Marie-Ange Guilleminot et Michel Aubry, en tant que cheffe-opératrice et monteuse.
Shalimar Preuss, cinéaste diplômée du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, vit et travaille dans le Vercors. Ses films explorent la tension entre incarnation et imagination, mettant en scène des personnages oscillant entre leur rôle et leur propre identité. Son travail a été présenté dans de nombreuses rétrospectives (Uppsala, Glasgow, Oberhausen) et récompensé dans des festivals internationaux (Pantin, Sarajevo, Rio de Janeiro). Son premier long-métrage, Ma Belle Gosse, est sorti en salles en 2013 après avoir voyagé en festival et obtenu le prix du Film Français à Belfort.
Les participant‧e‧s
Projet cocréé avec les classes de l’école de La Sône, du collège Raymond Guélen de Pont-en-Royans, de la Maison familiale rurale de Chatte, des groupes de l’Institut médico-éducatif Ginkgo Biloba de Vinay et avec la complicité du lycée Bellevue de Saint-Marcellin.
Gilles Balmet recevait samedi 24 mai dans son atelier de Grenoble un groupe d’amateurs d’art de notre association.
Cet atelier assez extraordinaire est le lieu où travaillait son grand père Louis Balmet, célèbre créateur de vitraux, puis son père qui poursuivait le métier en étant par ailleurs encadreur.
Dans les méandres de la visite il nous a été donné de voir les dernières séries de créations et nombre de peintures réalisées au cours de la carrière de l’artiste.
Il vit et travaille à Paris et poursuit également son activité à Grenoble.
Inspiré par le Japon, où il a séjourné en résidence, Gilles Balmet nous a commenté une série de peintures en expliquant les gestes de sa création très contemporaine. Ainsi la série White rain (peinture acrylique et lavis d’encre sur papier – formats 70×100 cm) qui joue sur les coulures de peintures, des gestes précis et vifs, partiellement improvisés.
À propos de « silver mountains » il évoque une peinture abstraite qui donne naissance à une figuration (montagnes) dont le résultat est dans une grande ambigüité avec le réalisme photographique.
Plusieurs visiteurs évoquent le caractère organique de plusieurs tableaux.
Gilles Balmet parle d’émotion de création, de surprises positives… et négatives, soulignant qu’il est exigeant et donc élimine des œuvres. Il reconnait être en quête de beauté.
L’artiste très tôt inspiré par la peinture abstraite, évoque le « figuratif né de l’abstraction ». Il souligne le caractère scientifique, technique de son travail qui explore les relations physico-chimiques entre l’eau, le papier, les encres, les bombes aérosols, la gravité…
Une des performances de ce travail très créatif est la rapidité d’exécution, ces œuvres n’étant jamais reprises, comme le sont des peintures à l’huile, sculptures… L’artiste souligne le défi de ses choix créatifs, l’excitation de l’improvisation.
À l’issue de la visite tous les participants ont été impressionnés par la qualité des œuvres et la gentillesse de l’accueil de Gilles Balmet.
Pour aller plus loin, vous pouvez regarder le film d’Arte, consulter le site de l’artiste et son compte Instagram

Dans le cadre de la saison culturelle Des habits et nous portée par le Département de l’Isère, le musée Hébert accueille une nouvelle carte blanche confiée au photographe Jean-Pierre Angei dont nous avions visité l’atelier l’an dernier.
La série photographique Altérité présentée par l’artiste (dans la petite galerie et le cabinet des dessins, au premier étage de la maison d’Hébert) est née de sa rencontre avec la créatrice de mode Catherine Valentin, qui imagine, coupe, assemble et donne vie à des pièces uniques. Fasciné, Jean-Pierre Angei saisit la présence délicate des vêtements semblant se fondre dans le tissu même dont ils sont issus. Une série d’images magnifiant les créations textiles de la styliste grenobloise.
Dix-sept images, peuplées de silhouettes caméléon, oscillent entre apparition et effacement, dans une mise en abyme empreinte de poésie. Avec sensibilité, Jean-Pierre Angei capte les ombres, les plis et les textures des étoffes, révélant toute la mélancolie de ces mystérieux portraits.
Retrouvez au musée ces photographies invitant à percevoir le vêtement sous une forme poétique.
Né à Marseille en 1968 et installé à Grenoble, le photographe Jean-Pierre Angei est connu pour ses images aux accents humanistes.
https://www.jeanpierre-angei.com
Altérité est l’une des cinq cartes blanches proposées dans le cadre de la saison culturelle Des habits et nous, portée par le Département de l’Isère.
Exposition du 14 mai au 1er septembre 2025
Inauguration mercredi 14 mai 2025 à 18h30
S’print au Centre du Graphisme
Exposition du 16 mai au 13 juillet 2025
Vernissage le 15 mai 2025 à 18h
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h, entrée libre et gratuite

Dans le contexte particulier de cette année 2024 marquée par les Jeux Olympiques de Paris, Le Centre du Graphisme présente, du 16 mai au 13 juillet 2025, S’print, une exposition et une série d’événements explorant les relations entre graphisme et sport.
3, 2, 1… ne partez pas, il va (toujours) y avoir du sport !
Une exposition qui rassemblera divers objets graphiques: du maillot de foot à l’affiche, de l’écharpe de supporter au billet, de la raquette au ballon de basket réinterprété, montrant l’infiltration du graphisme au sein de l’ensemble des disciplines sportives.
Prenant prétexte de Paris 2024, les espaces du Centre du Graphisme s’envisagent comme le terrain d’une rencontre peu courante entre graphisme et sport. Choix d’une activité périscolaire ou d’un loisir, programmation d’une soirée TV ou vote d’un budget municipal: sport et culture s’opposent fréquemment. L’un et l’autre cherchent l’attention du public, déterminent des pratiques amateurs ou confirmées. Le sport s’adresse au graphisme pour s’aligner sur la grille de départ, défendre ses couleurs, distribuer ses décorations, promouvoir et organiser ses rencontres selon les règles. Ses équipementiers possèdent leurs designers et leurs bureaux de style dédiés, tandis que ses supports développent leurs propres esthétiques dans des continuations tantôt mass-médiatiques tantôt vernaculaires de l’héraldique, à même de se constituer en marqueurs culturels ou sociaux.
Le graphisme intéresse moins par les mouvements et les efforts qui conditionnent ses formes et résolvent ses concepts. Il possède pourtant ses épreuves nécessaires à attester la valeur d’un travail. Il n’a renoncé ni au spectacle, ni à la performance et sait manier l’image du sport pour évoquer l’effort, la confrontation ou la physique des corps.
À la recherche du beau geste, S’pr2int choisit le hors-piste. Par quelle posture passera la visite, quels étirements, impulsions, flexions, tensions et pulsations subiront le regard et la pensée pour que, de l’un à l’autre, s’opère une passe… décisive.
S’print est une exposition produite par la MABA, centre d’art contemporain de la Fondation des Artistes situé à Nogent-sur-Marne où elle a été présentée du 15 septembre au 15 décembre 2024 avant d’être accueillie à l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen (ésadhar) du 16 janvier au 14 mars 2024.
Hector de la Vallée, EricandMarie – Marie Gaspar et Éric Gaspar, Helmo – Thomas Couderc et Clément Vauchez, Vivien Le Jeune Durhin, M/M – Mathias Augustyniak et Michael Amzalag,
Norm – Dimitri Bruni et Manuel Krebs et Ludovic Varone, Damien Poulain , Sammy Stein ,
Sylvia Tournerie et Sarah Vadé.
Et les travaux de:
Pierre Alechinsky, Benjamin Baltimore, Jonathan Barnbrook, Peter Black Design Associates, Jocelyn CottencinF, Clive Denton, Experimental Jetset – Erwin Brinkers, Danny van den Dungen
et Marieke Stolk, René FerracciF, Bryan Ferry, Anthony Price, Neil Kirk, Simon Puxley,
Peter Saville, Filloques & Zammit & Cie – Nicolas Filloque et Adrien Zammit, Flying Fish Studio
– Robert Fischer et Joan Ludwig, Peter FoldèsF, Bernard ParmegianiF, GrapusF – Pierre Bernard, François Miehe et Gérard Paris Clavel, HothouseUS, Michael Johnson, David KingUK, LinetoCH, Look Specific – Jad Hussein, Metahaven – Vinca Kruk, Daniel van der Velden, Jonathan Monk, Jens Ziehe, Revue Faire – François Havegeer Sacha Léopold, Caroline Péron, Loulou Picasso, Émilie Pitoiset, Atelier Poste 4 – Marie Lanier, Erwan Chouzenoux, Claude Grétillat, Michel Quarez, Rapruesign – Raphael Castillo, Varvara Stepanova, Stylorou1ge – Rob O’Connor, Susanna Shannon, Frédéric Teschner, Yves-Noël Genod, Cornel Windlin.
Collections du TRACé :
Les œuvres de Pierre Alechinsky, Grapus et Michel Quarez sont issues des collections du TRACé.

Le TRACé, Centre du Graphisme
1 place de la Libération, 38130 Échirolles
https://le-trace.fr