Exposition [ dy ] visions à l’Espace Vallès

[dy] visions
Agathe Guinard & Chloé Amato

Exposition du 23 mai au 29 juin 2024
Vernissage le jeudi 23 mai à 18h30

Conférence de Fabrice Nesta le jeudi 6 juin à 19h

L’Espace Vallès et l’École supérieure d’Art et Design Grenoble-Valence se réunissent autour d’un même projet : contribuer à faire émerger les jeunes artistes, en les accompagnant et en mettant à leur disposition les outils nécessaires à la réussite de leurs premiers rendez-vous artistiques.

Chloé Amato – Cité pop-futuriste Kamatopia, installation, assemblage d’objets chinés, LED, 2022

Chloé Amato : Telle une archéologue du présent, je m’intéresse aux traces laissées par les objets au fil du temps. Mon héritage familial est marqué par l’immigration, mes ancêtres se sont déplacés d’un pays à l’autre et on parcouru des kilomètres. Cette itinérance forcée la plupart du temps, m’a sensibilisée très jeune à conserver mon héritage familial. Ces artefacts familiaux léguaient de génération en génération me disent qui je suis et d’où je viens. Particulièrement le tissu, que ce soit le foulard d’une arrière-grand-mère, le trousseau offert à une jeune mariée, le body en crochet d’un nouveau né. Je transcende le banal dans une poétique mélancolique de la vie grâce aux artefacts améliorés par mes soins.

Agathe Guignard – Les fantômes sortent leurs visages des murs, Huile sur toile,110×95 cm, 2022

Agathe Guignard : En tant qu’artiste multidisciplinaire, mon travail évolue au croisement de la peinture à l’huile, du dessin et de la musique, créant ainsi un projet hybride. Ancrée dans la mouvance du nouveau surréalisme et néo-gothique, mon expression artistique est aussi influencée par les musiques électroniques expérimentales et contemporaines ainsi que de leurs visuels digitaux, majoritairement créé en 3D. Mes créations visuelles sont le reflet d’un monde métaphorique, peuplé de symboles énigmatiques. 

Actualité de la Halle de Pont-en-Royans

Deux expositions, à partir du 16 janvier 2024, et jusqu’au 30 mars.
Double vernissage le samedi 13 janvier, à 18 heures, en présence des artistes Antoine Camus & Corenthin Thilloy

Nuisibles de tous les milieux, unissez-vous !, Antoine Camus

Antoine Camus travaille en dehors des huis clos d’un atelier : il produit dans une zone sensible qui émerge entre l’expérimentation collective et son apparition dans l’espace public. Créateur-militant, il donne à voir un engagement sociétal profond et radical : il trans-pose visuellement des formes de dissidence et les porte dans la rue. Il propose ainsi des images, ou des interventions, qui démentent les représentations médiatiques conventionnelles afin de provoquer le débat autour, principalement, de la cause écologique. Assumant le côté contestataire de sa pratique, il se place au cœur de la dialectique propre à toute action politique. Que ce soit par la production d’images, d’éditions ou par des actes performa-tifs, Antoine Camus conçoit ses œuvres non pas comme de simples formes, mais comme des outils de médiation des controverses, une manière de proposer des imaginaires politiques.

Nuisibles de tous les milieux, unissez-vous ! présente des œuvres issues de deux ans de recherches réalisées dans le Vercors. L’exposition rend compte d’un long travail d’enquête-action sur certaines espèces animales et végétales considérées comme hostiles et parasites. Ces expériences de terrain se traduisent par des formes d’écriture fictive, des photographies, des installations qui portent le public, au fil du parcours, à entrevoir des alliances entre humains et non-humains et à se questionner sur les actions à mener pour protéger nos espaces de vie communs des destructions écologiques. Tissant des liens subtils entre documentation factuelle et récit imaginaire, Antoine Camus interpelle notre sens critique et sollicite la prise de conscience.

Récolter, faire écho, Corenthin Thilloy

Corenthin Thilloy a été invité à participer à la première édition d’Alpage, projet de résidence expérimental et « tout terrain » qui a lieu entre les Alpes et le Vercors.

Formé à l’École Nationale Supérieure d’Art de Limoges, il conserve dans sa pratique artistique un lien privilégié à la céramique et à la création d’objets. Il s’intéresse tout particulièrement aux fonctions et aux usages des outils d’antan, oubliés et obsolètes. Il garde leur apparence, mais les détourne de leur emploi premier ou en modifie les matériaux de fabrication, les rendant dès lors essentiellement inutiles. De façon complémentaire à ces recherches formelles sur l’histoire des artefacts, il intègre la collecte de récits à son travail visuel, l’enrichissant ainsi d’une dimension narrative. L’artiste réalise donc des films qui semblent emprunter un style documentaire, mais qui interrogent de manière très introspective (voire fictionnelle) les relations entre l’humain et l’animal, c’est-à-dire une autre facette de la vie de l’artiste qui est aussi vacher.

Durant sa résidence, Corenthin Thilloy s’est intéressé aux bruits des alpages et aux techniques d’appel du bétail. Il a produit le film L’eau, les pierres qui prend la forme d’un carnet de voyage en images et qui fait écho à un texte manuscrit évocateur d’expériences vécues en montagne. À la Halle, il présente également une collection d’instruments musicaux créés à partir d’éléments naturels trouvés, de cornes et de terre.

Résidence Alpage 
La Halle s’associe à l’envers des pentes et à la Villa Glovettes pour ce projet de résidence de création qui se déploie au fil des transhumances et des saisons. Chaque année, les trois structures offrent un temps d’immersion en montagne et permettent à un.e artiste de découvrir le parc du Vercors et celui des Écrins, d’aller à la rencontre d’un milieu singulier, l’alpage, de ses acteurs et de ses paysages, de sa faune et de sa flore. Une première période de résidence est prévue en haute montagne au moment des estives, l’autre, à l’automne, lors que les bêtes redescendent vers la vallée. Les recherches plastiques qui en auront émergées sont ensuite présentées à la Halle, en hiver.


Adhésion facile

Pour simplifier le travail de ceux qui sont en charge de la gestion des adhérents, nous venons de rejoindre la plateforme HelloAsso. Vous pouvez dès maintenant adhérer, ou réadhérer en ligne :

si vous y êtes réfractaires, vous pouvez toujours télécharger le formulaire d’adhésion, et une fois ce formulaire rempli, l’envoyer accompagné de votre chèque de règlement à l’ordre des Amis du Magasin 
à l’adresse suivante :

Édouard Schœne
35 rue du Saint-Eynard
38600 Fontaine

Vous pouvez aussi adhérer à l’accueil du Magasin lors de votre prochaine visite.

Exposition Christian Dell’Ova à l’espace Aragon

Brèves histoires à géométrie variable, à l’Espace Aragon, à Villard Bonnot,
Exposition du 8 novembre au 17 décembre 2023
Ouvert tous les jours de 16h 30 à 20h.
Vernissage le jeudi 16 novembre à 18h30.

Rencontre avec Christian Dell’ova les samedis 11, 17, 25 novembre et 2 décembre de 16h30 à 20h.
Visite commentée le mardi 28 novembre à 18h30.
Plus d’infos…

Exposition Denis Arino à l’espace Vallès

Assemblage
Denis Arino

Exposition du 19 novembre au 23 décembre 2023
Vernissage le samedi 18 novembre de 14 h à 19h

Conférence d’histoire de l’art
Peinture et jeu volumétrique, par Fabrice Nest
Jeudi 20 novembre 2023 à 19h

Pour Denis Arino, le tableau n’est pas seulement une surface aux couleurs joliment assemblées, c’est un objet dont l’épaisseur constitue à la fois le motif, la structure et la singularité. L’épaisseur en effet, partie peu visible, dicte toute la forme du tableau, de la largeur du motif au format. Elle entretient un rapport discret avec le chiffre trois et avec un carré de référence, visible ou non, de 99 cm de coté. Multipliée, divisée, cette mesure crée un rapport particulier au corps de l’observateur mais aussi à l’espace qui les contient et aux choses qui les entourent. Le tableau est par conséquent un rapport de connivence dont le motif commence sur la tranche et se répand d’un bout à l’autre du tableau sous la forme d’une Grecque à la manière de ces frises antiques qui courent sur les temples. La méthode est toujours la même: le tableau est d’abord recouvert d’une couleur uniforme puis des bandes discontinues (déduites de l’épaisseur bien sûr) viennent révéler sur ce fond initial, comme en négatif, la Grecque qui apparaît alors. Ainsi le fond devient forme, comme par magie. Les couleurs sont elles-mêmes dans un rapport de connivence, toujours deux, jamais plus, jamais moins. Denis Arino reprend inlassablement la même structure « pour voir comment elle se comporte sous tous rapports ». Il façonne avec humour et obstination une forme à la fois « expressive de l’invariant » (Le Corbusier) et réfractaire au concept. Certaines œuvres visent des causes momentanées, conformes au goût du jour, puis les jours passent et les goûts changent. À l’inverse, l’oeuvre de Denis Arino vise l’atemporel, n’engage pas la parole mais le corps. Elle a tout à voir avec le monde extérieur et rien à faire du mythe de l’intériorité. L’assemblage: un rapport entre le monde et nous.

Thierry Raspail

Crédit photo : Jean-Luc Lacroix