Biennale Art Autun #2018

Biennale d’Art Contemporain
Autun, du 7 juillet au 26 août 2018
Vernissage le 6 juillet à 17h

ARTAUTUN#2018_Teaser from Art Autun on Vimeo.

À Autun, ville d’Art et d’Histoire, une première biennale internationale d’art contemporain organisée par l’association Art Autun, en étroite coopération avec la municipalité, le musée Rolin (classé musée de France), ouvrira ses portes cet été du 7 juillet au 26 août.

L’événement est à la mesure de la longue Histoire qui réunit les Flandres et la Bourgogne. En 1435, l’Autunois Nicolas Rolin, commande un tableau à Jan Van Eyck, « Le peintre » Flamand de l’époque. Naitra ainsi, la célèbre « Vierge du chancelier Rolin » désormais conservée au Louvre.

Les peintres, Reniere&Depla, couple d’artistes Flamands, amoureux d’Autun et de son patrimoine, sont les instigateurs et les commissaires de l’exposition. Ils souhaitent ainsi mettre en lumière le fil historique qui relie les anciens Pays bas, les Flandres, la Bourgogne et témoigner de l’importance des interactions, des migrations culturelles et artistiques qui bravent les régimes politiques et le temps.

« Ce qui pèse et ce qui nourrit » (Le Verger). Ces mots de Rainer Maria Rilke, nous apportent les clés d’un monde où l’histoire, la culture, la terre, pèsent sur notre quotidien mais nous donnent l’impulsion vitale pour avancer encore, pour chercher les autres, l’autre dans ce qu’il a de plus nourrissant. 

Art Autun présentera via cette biennale d’été, des œuvres figuratives d’artistes contemporains, tous reliés à cet impressionnant métissage culturel, fruit d’un long cheminement d’art et d’histoire. Venues de Flandres, de France, les œuvres de ces peintres, plasticiens, sculpteurs, tous internationalement reconnus par leurs pairs et par le monde des arts, racontent un émouvant univers hors normes, montrent un chemin de traverse loin des modes et des préjugés. Délaissant les représentations conventionnelles du visible, ces œuvres recréent, réinventent au-travers de la sensibilité, du prisme personnel de chaque artiste, sa propre vision de la réalité.

22 Artistes
Hans Op De Beeck
Berlinde De Bruyckere
Jan Van Imschoot
Renato Nicolodi
Sofie Muller
Quinten Ingelaere
Stefan Peters
Maaike Leyn
Steven Peters Carabello
Peter De Koninck
Gerald Petit
Reniere&Depla
Elly Strik
Marcel Van Eeden
Tamara Van San
Carole Vanderlinden
Yves Velter
Tinus Vermeersch
Filip Vervaet
Sarah Westphal
Léon Spilliaert
Godfried Vervisch

3 Lieux
Musée Rolin
Musée Lapidaire
Hôpital Saint Gabriel

Plus d’infos…

Meilleurs vœux pour 2018

Chers Amis,

Permettez-moi de vous transmettre tous mes Vœux de Bonne Année par cette modeste image « de mon cru ».

Nous avons vécu une année 2017 bien particulière, de mise en route d’une nouvelle façon d’animer un centre d’art.

Beaucoup ont été décontenancés et le sont encore, face à cette nouvelle programmation.

Ne nous laissons pas aller à un repli frileux sur nos expériences passées qui, comme chacun le pense, « sont toujours mieux ».
Contribuons à assurer le succès des initiatives du Magasin des horizons et à donner un avenir au CNAC.

De nouvelles aventures nous attendent qui devraient exciter notre curiosité et qui je l ‘espère atteindront ce but.

En attendant, je voudrais partager avec vous ces 2 articles sur l’artiste autrichienne Valie Export, enfin « exhumée » par la galerie Thaddaeus Ropac (Pantin) et qui me semble particulièrement intéressante.

Je vous signale aussi la belle exposition de Clément Bagot à l’ESAD-Grenoble (10 janvier au 9 février) qui organise aussi celle de l’ancien musée, intitulée « Slalom » (20 janvier au 18 février). Plus d’infos…

Bonne Année à tous et courage pour la suite, seule la curiosité permet l’inattendu, le dérangement, le moment magique, et alimente le récit d’une vie.

Sylvie Berthemy
Présidente

Marcher, créer, Déplacements, flâneries, dérives, dans l’art de la fin du XXe, Paris,

Thierry Davila, 2002, éditions du Regard

Thierry Davila  fait le constat qu’une partie de l’art actuel accorde au déplacement un rôle majeur dans l’invention des œuvres.

« C’est à partir de l’accès aux territoires, avec lui, que peut avoir lieu leur invention. »

L’auteur, conservateur au Mamco de Genève, étudie la question de la mobilité et son traitement par les artistes, à travers la figure de l’homme qui marche, de l’arpenteur. Cette figure  prend différentes formes, comme le souligne l’intégralité du titre : le piéton, le pèlerin, le manifestant, le flâneur,… Le livre relate l’histoire de la flânerie et analyse des problématiques qu’elle engendre dans le travail de certains artistes contemporains . Le thème, récurrent dans l’art, de la spatialisation s’étend ici au mouvement et au déplacement, qui deviennent éléments centraux de la création. Ce brillant essai n’est pas seulement une claire présentation des travaux-parcours de quelques « piétons planétaires » tels que Gabriel Orozco, Francis Alys et le groupe romain Stalker; c’est aussi un très stimulant essai sur notre rapport à la déambulation dans l’espace-temps d’aujourd’hui : ces artistes y ont ouvert des interstices pour le jeu, la fiction et la liberté.

SB

Un siècle d’arpenteurs, les figures de la marche

catalogue RMN, 2000
textes de Maurice Fréchuret, Daniel Arasse (voir extrait ci-dessous), Patricia Falguières, Eric Michaud, Lionel Nourg, Gilles A. Tiberghien, Thierry Davila

Extrait du texte de Daniel Arasse
La meilleure façon de marcher. Esquisse pour une histoire de la marche
d’arpenteurs, les figures de la marche

[…]Mais il est plus significatif encore que les premières images montrant des hommes et des femmes marchant hors de tout contexte narratif soient des représentations de paysans. Le Vénitien Jacopo Bellini a réalisé plusieurs dessins sur ce motif et l’un d’entre eux au moins montre clairement la distance sociale qui sépare le militaire à cheval et le paysan. Deux oeuvres réalisées à Padoue ou Ferrare en 1470-1480 méritent à ce propos une attention particulière. Il s’agit de gravures et, donc, d’images destinées à une certaine diffusion -alors que les dessins de Bellini peuvent être considérés comme des modèles réservés à l’atelier. Elles constituent dès lors, à notre connaissance, les premières représentations « publiques » d’un homme et d’une femme en marche hors de tout contexte narratif. Représentant un paysan et une paysanne se rendant au marché, les figures ne comportent à première vue aucune connotation négative -et on pourrait même y voir la manifestation d’un intérêt pour une catégorie sociale défavorisée. Pourtant, vers 1600, une main anonyme a caractérisé péjorativement l’image en qualifiant la femme de « Villana falsa maledetta » (« Maudite paysanne menteuse ») et on a pu donc voir dans cette double image l’expression de la défiance et du mépris que les hommes des villes éprouvaient à l’égard des hommes des champs. Comme le déclare l’Alfabeta sopra li Villani à la fin du XVe siècle, à l’opposé de l’habitant des cités, craignant Dieu et civilisé, le paysan, descendant de Caïn, « toujours obligé de travailler, perfide, mauvais, ingrat », ignore autant ses prières que ta courtoisie et ne connaît que « la colère, l’envie, la haine et le vol ». S’il est donc difficile d’affirmer le sentiment qui, à l’origine, a inspiré les gravures, il est certain en revanche que, loin du prestige que leur accordait le thème de l’Adoration des bergers, la représentation des paysans s’est développée comme genre inférieur, « bas » ou « comique », dans la hiérarchie des « modes » picturaux et que l’image du paysan ou de la paysanne se rendant à pied au marché est un des motifs privilégiés de cette représentation fortement chargée socialement. Ce n’est pas un hasard Si, dans leur volonté de traiter dignement la représentation paysanne jusqu’à l’élever à la noblesse de la peinture d’histoire, les frères Le Nain ne représentent jamais leurs paysans en marche.

Qu’elle soit citadine ou campagnarde, qu’il s’agisse du piéton sans carrosse ou du paysan attaché à la terre, la marche devient ainsi la figure d’une condition non plus terrestre mais terrienne. Elle n’est plus perçue comme la conséquence de la Chute originelle mais comme la pratique d’une pesanteur qu’il convient de dissimuler par l’élégance civile d’une démarche codifiée ou, mieux encore, d’éviter en quittant le sol pour se faire transporter -que ce soit à cheval, en voiture ou en chaise à porteurs. On comprend, dans ce contexte, que le portrait, peint ou sculpté, puisse présenter son modèle debout ou assis, mais pas en marche- tandis que, dans le portrait équestre, la monture imite la marche mais le modèle demeure noblement assis.

PRATICABLE : de la participation à l’interaction dans l’art contemporain

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10 octobre 2017, de 10h à 19h
Auditorium Colbert de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA)
6 Rue des Petits Champs, 75002 Paris

Comment concevoir des œuvres d’art réalisées avec l’implication physique de leurs spectateurs, des œuvres à même de provoquer des expériences esthétiques autant que pratiques ?

Entre deux registres d’activité a priori opposés, la contemplation et l’usage, comment proposer une troisième voie : celle d’œuvres “praticables”, constituées pour et avec l’action du public ?

En s’appuyant sur le récent ouvrage Practicable. From Participation to Interaction in Contemporary Art édité chez MIT Press par Samuel Bianchini et Erik Verhagen, une douzaine de contributeurs – artistes, historiens et théoriciens de l’art – reviendront sur cette problématique aussi bien historique qu’actuelle, de la naissance de la cybernétique aux dispositifs socio-techniques contemporains.