

L’artiste Sara Favriau, lauréate du prix des Amis du Palais de Tokyo 2014, s’est installée dans le parc environnant l’ancienne usine de La Galicière, afin de réaliser une œuvre originale, création commanditée par l’association des Amis de La Galicière et par les propriétaires des lieux, Nadia et Jean-Pascal Crouzet. Elle s’inscrit dans un projet de “Jardin de sculptures” qui accueillera des œuvres d’art contemporain. Celles-ci seront installées le long du parcours qu’emprunteront les visiteurs et les résidents de La Galicière.
Pour concevoir ce cheminement artistique, les commanditaires ont fait appel à Nathalie Viot, historienne de l’art et commissaire d’exposition, qui collabore avec les institutions culturelles de la région. Amoureuse du site, elle a répondu favorablement à la demande du couple Crouzet et de l’association pour trouver des artistes capables de réaliser des sculptures s’inspirant de l’histoire du lieu. Ainsi, dans quelques années cinq œuvres pourraient constituer une importante collection associative.
Pour la première réalisation, Nathalie Viot a demandé à Sara Favriau de concevoir une cabane entourant un noyer existant. Au cours d’une première résidence, l’artiste a préparé les éléments de sa sculpture. Il s’agit de pièces de bois provenant de la charpente délabrée d’un bâtiment de l’ancienne usine de soie. Elle a procédé au brûlage superficiel de ces pièces dans un four creusé dans le sol argileux, avant de les tremper dans l’eau d’un ruisseau, les rendant ainsi imputrescibles.
Au cours d’une seconde résidence, assistée par Malo Legrand, également artiste, elle a construit la cabane en bois. Très sensible à la nécessité de préserver l’environnement, elle fait appel à des procédés ancestraux comme le brûlage, qui remplace les fongicides dans le traitement des bois de récupération qui retrouvent ainsi, grâce à son travail artistique, une nouvelle vie.
Vernissage le samedi 5 juillet à 18 h.
285 chemin de la Galicière, 38160 Chatte
https://www.galiciere.org
Sara Favriau est diplômée en 2007 de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier de Giuseppe Penone).
Sara Favriau est lauréate du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2015. En 2016, elle bénéficie d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo : La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singu- lière. En 2017, Elle expose en solo-show au Château de Chaumont, à Independent Brussels et effectue une résidence : Arts et monde du travail avec Ministère de la Culture, en partenariat avec le CNEAI.
En 2018, elle participe à la première Biennale de Bangkok Beyond Bliss en tant qu’invité d’honneur. En 2019, elle effectue la résidence French Los Angeles Exchange (FLAX) et participe à la première Biennale de Rabat. En 2020 elle commence une collaboration sur le temps long, avec l’INRAe et des biologistes de l’Unité des Fo- rêts Méditerranéenne. Elle est invitée à la Villa Noailles pour le Festival International de la Mode où elle expose une installation d’arbres sculptés issus d’une parcelle de forêt à côté de Marseille étudiée par l’INRAe . En 2021, un arbre-pirogue traverse la mer Méditerranée, depuis les salins des Pesquiers à Hyères, où la pirogue a été réalisée, vers la Fondation Carmignac sur l’Ile de Porquerolles.
En 2021/2022, elle effectue une résidence de la Royal Commission RCU and French Agency Afalula, opérée par Manifesto, à AlUla en Arabie Saoudite. Son travail est présent dans de nombreuses collections publiques : FMAC (collection de la ville de Paris), FDAC Essonne, FRAC Normandie Caen, FRAC Centre, MAC VAL (installation pérenne), BAB (Bangkok Art Biennale)…
https://sarafavriau.com

Moving Bodies
Darius Dolatyari-Dolatdoust
Exposition du 8 juillet au 20 septembre 2025
Double vernissage samedi 5 juillet à partir de 18h
avec deux performances à 18h20, Flags Parade, et 19h40, Fine Flowers
Darius Dolatyari-Dolatdoust est un artiste caméléon. Il mue au fil des projets artistiques et des collaborations proposant un corpus d’œuvres protéiforme et à la forte identité visuelle et symbolique. Formé aux métiers de la mode et à la danse, il crée un univers singulier et immersif dans lequel les corps, les costumes et les formes évoluent en autarcie. Suspendus dans un temps et des espaces insaisissables, les objets et les personnages qui les manipulent composent des scènes et des décors à la narrative propre.
L’artiste imagine ses œuvres tantôt comme des tableaux vivants, tantôt comme des éléments de scénographie ou encore des peintures textiles. Ces espaces sont souvent habités par des créatures transfuges, chimériques, humanoïdes ou zoomorphes. Il propose des corps qui ne rentrent dans aucune catégorie, mais en traversent plusieurs. Masqués ou grimés, ces personnages sont des archétypes du monde fantasque que Darius Dolatyari-Dolatdoust nous donne à voir.
Cette même fluidité peut se retrouver sur le plan formel, l’artiste entremêle les techniques et les matières, tout comme il fusionne les références culturelles et historiques (anciennes ou modernes, d’Europe ou du Moyen Orient).
L’exposition Moving Bodies [Corps en mouvement] présente des œuvres récentes de l’artiste, dont certaines activées le soir du vernissage par des performeur·se·s. Évolutif, le parcours commence par une mise en espace très connotée par un imaginaire lié au spectacle, voire au divertissement : des coiffeuses trônent dans la salle, ainsi que de grands pièces textiles et des rideaux de scène. Ensuite, on pénètre dans une sphère plus intime, dans la chambre d’un toréador, à la fois burlesque et mélancolique. L’exposition se termine par une installation très personnelle qui retrace la quête de ses origines iraniennes — c’est-à-dire le moteur profond du travail de l’artiste. À travers la reproduction d’images familiales et de témoignages, Darius Dolatyari-Dolatdoust questionne le sens d’appartenance, l’éloignement ou encore l’enracinement.
Foisonnante, sa pratique se construit entre gravité et légèreté, illusion et lucidité, urgence et paresse. Ses œuvres renversent les lieux communs tout en se nourrissant de stéréotypes pour mieux les détourner. Dans une dialectique qui n’est qu’apparente, l’artiste porte et incarne une esthétique de la transformation et de l’altérité, où tout évolue, s’hybride et transfigure.
Dans une démarche de mutualisation et réemploi, une partie de la scénographie de Red Room a été réalisée avec le concours du MAGASIN – CNAC. Nous les remercions.
Darius Dolatyari-Dolatdoust (France / Iran / Allemagne / Pologne ) est un artiste plasticien, performeur, chorégraphe et designer. Son approche tourne autour de la fabrication de costumes, qu’il considère comme un espace de transformation et d’hybridation, en ce sens qu’ils modifient notre rapport au corps, à la danse et au langage. Le vêtement devient alors un moyen de questionner son identité, que ce soit en rappelant ses origines iraniennes, en réalisant des costumes inspirés des oeuvres perses du Louvre, ou en déconstruisant notre rapport de pouvoir envers d’autres espèces, en imaginant des créatures hybrides à la frontière des humains et des animaux.
Il a présenté ses performances et oeuvres plastiques dans des galeries et institutions telles que la Fondation Fiminco (Paris), la Galerie Suzanne Tarasieve (Paris), Wiels – Centre d’Art Contemporain (Bruxelles), le Stedelijk Museum (Amsterdam), le Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne (Luxembourg), le Momu – Musée de la Mode d’Anvers, la Villa Noailles (Hyères), le 19M (Paris).
Il sera résident à la Villa Kujoyama en 2025.

Kaléidoscoper les écrans, Take Time
Sortie de résidence de transmission 2024-25, visible dans le showcase et auditorium
Exposition du 8 juillet au 20 septembre 2025
Double vernissage samedi 5 juillet à partir de 18h
Invitées en résidence de transmission tout au long de l’année, les artistes Delphine Balley, Armande Chollat-Namy et Shalimar Preuss, du collectif Take Time, ont cocréé plusieurs courts-métrages avec plusieurs classes ou groupes du territoire de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté.
Cette expérience collective a permis aux jeunes de s’initier à la réalisation, à la prise de son et à la mise en scène. À travers la production d’images fixes et en mouvement, ils et elles ont interrogé la manière dont les écrans transforment leur quotidien. Il s’agissait alors d’explorer comment leur ressenti se modèle par le filtre de ces surfaces, et quelles images – de soi et du monde – ces dispositifs renvoient.
Évoluant en fonction des envies et des spécificités de chaque groupe, le projet s’est décliné différemment selon les contextes. Ainsi, certains films, plus optiques et expérimentaux, explorent les effets de la lumière, des ombres, et les sensations visuelles et tactiles qu’ils produisent. D’autres courts-métrages empruntent d’abord un registre documentaire et narratif, avant de devenir plus évocateurs et poétiques, pour aborder le vécu des adolescent·e·s, leurs souvenirs, et leur rapport au flux incessant des clips sur les réseaux.
Après plusieurs mois de questionnements et de tournages, ces créations sont aujourd’hui présentées au public. Si les films sont projetés sur grand écran dans notre auditorium, nous proposons ici une mosaïque d’images, reflet de l’appropriation, par les jeunes, des médiums artistiques mis à leur disposition. Il en ressort un univers ludique, onirique et théâtral : des images qui réfléchissent leurs interrogations et révèlent la diversité de leurs sensibilités.
le collectif Take Time
Delphine Balley, photographe et vidéaste, est diplômée en histoire de l’art (Lyon 2) et de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Son travail explore les artifices de la représentation, les rituels ancestraux et les croyances religieuses ou sectaires. Travaillant en argentique grand format, elle s’inspire des illusionnistes du XIXe siècle pour créer un « petit théâtre du monde ». Lauréate du prix Camera Clara en 2019, elle expose en France et à l’international (macLYON, Paris Photo, Biennales de Lyon, Shanghai et Moscou). Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées telles celle du musée Paul Dini (Villefranche), les FRAC Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon, les collections Auer, Lodevans et Antoine de Galbert. Depuis 2012, elle vit et travaille dans le Vercors.
Armande Chollat-Namy se forme en BTS audiovisuel avant de devenir cheffe-opératrice sur de nombreux courts-métrages. Elle poursuit ses études avec deux masters à Paris 8 (Cinéma et Photographie et Multimédia) et achève son parcours à la FAMU de Prague, où elle réalise ses premiers films expérimentaux sur pellicule. Son travail explore des espaces archaïques et labyrinthiques, mettant en scène des animations de fluides et d’objets industriels dans un univers teinté de surréalisme. En 2012, elle s’installe à Saint Jean-en-Royans, où elle remet en marche une usine et sa turbine, tout en accueillant des projets artistiques. Elle collabore avec divers cinéastes et artistes contemporains, dont Marie-Ange Guilleminot et Michel Aubry, en tant que cheffe-opératrice et monteuse.
Shalimar Preuss, cinéaste diplômée du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, vit et travaille dans le Vercors. Ses films explorent la tension entre incarnation et imagination, mettant en scène des personnages oscillant entre leur rôle et leur propre identité. Son travail a été présenté dans de nombreuses rétrospectives (Uppsala, Glasgow, Oberhausen) et récompensé dans des festivals internationaux (Pantin, Sarajevo, Rio de Janeiro). Son premier long-métrage, Ma Belle Gosse, est sorti en salles en 2013 après avoir voyagé en festival et obtenu le prix du Film Français à Belfort.
Les participant‧e‧s
Projet cocréé avec les classes de l’école de La Sône, du collège Raymond Guélen de Pont-en-Royans, de la Maison familiale rurale de Chatte, des groupes de l’Institut médico-éducatif Ginkgo Biloba de Vinay et avec la complicité du lycée Bellevue de Saint-Marcellin.