
• Exposition du 7 novembre 2025 au 10 janvier 2026
• Vernissage le vendredi 7 novembre à 18h
• Rencontre avec l’artiste pour une visite de son exposition, suivie d’un échange samedi 22 novembre à 16h.
• Conférence d’histoire de l’art animée par Fabrice Nesta « Photographie, matière et effet» samedi 29 novembre à 16h
• Atelier d’art plastique avec Jean-Pierre Angei : L’atelier explore l’empreinte sur papier de soie, façonnée à la main pour lui donner volume et présence samedi 13 décembre de 15h à 17h. sur inscription auprès du VOG.
Jean-Pierre Angei est un photographe franco-italien, né en 1968, qui vit et travaille à Grenoble. Depuis plus de trente ans, il construit une œuvre qui cherche à révéler ce qui demeure essentiel dans l’expérience humaine : l’authenticité, la dignité, la trace. Ses portraits d’ouvriers, de maraîchers, de détenus ou encore de simples voisins se distinguent par leur intensité et leur sobriété. Loin de l’anecdotique, ils mettent en lumière la profondeur de chaque existence et témoignent de la force silencieuse de l’humain dans son quotidien.
La notion de trace est au cœur de sa pratique. Traces laissées sur les visages et les corps, traces inscrites dans les paysages, mais aussi traces que l’image elle-même conserve malgré la fuite du temps. Dans ses séries consacrées aux lieux, Jean-Pierre Angei s’attache à observer la façon dont l’homme façonne son environnement et comment, en retour, ce dernier façonne la mémoire colective. Ses photographies de montagne, réalisées depuis les télécabines en hiver, traduisent ce rapport fragile : les empreintes laissées sur la neige deviennent autant de signes éphémères, qui condensent une histoire en train de s’effacer. À travers ce point de vue aérien, l’artiste révèle la précarité des infrastructures comme celle de l’être humain face à l’immensité du paysage.
Avec l’exposition présentée au VOG, À la surface des choses, un temps suspendu…, Jean-Pierre Angei explore une autre dimension de cette réflexion sur la mémoire et la disparition. Ce travail, initié il y a vingt-cinq ans, prend pour point de départ le Polaroid. Au fil des années, l’artiste a colecté plus de 4 000 images instantanées. Mais au lieu de conserver l’image principale, il choisit de sauver ce qui est d’ordinaire jeté : la dorsale, cette surface secondaire et silencieuse, marquée par l’empreinte résiduelle de la photographie.
Ces fragments portent en eux la trace fantomatique d’une image disparue. Ils deviennent une matière plastique et poétique que l’artiste manipule, détourne et réinterprète grâce à différents procédés techniques. Le spectateur est ainsi confronté à une image paradoxale : une surface à la fois témoin et absence, présence et disparition.
Les formes qui apparaissent sur ces dorsales sont souvent abstraites, mouvantes, incomplètes. Mais c’est précisément dans cette incomplétude que réside leur force. Eles solicitent la mémoire et l’imaginaire du regardeur, qui peut y projeter ses propres souvenirs. Chaque image agit comme un réceptacle ouvert, une surface sensible où se recomposent des fragments de mémoire commune. Dans cet espace entre le visible et l’invisible, le spectateur est invité à coler ses propres histoires, à réactiver ce qui, en lui, résonne avec l’image.
Ainsi, à travers ce geste de réhabilitation d’une partie oubliée du Polaroid, Jean-Pierre Angei nous convie à une expérience à la fois intime et universelle. Ses images ne montrent pas seulement ce qui a été, elles rappellent que la photographie est aussi un lieu de manque, de fragilité et de projection. Entre disparition et persistance, eles ouvrent un temps suspendu, où l’image devient mémoire partagée.
Jean-Pierre Angei expose au VOG dans le cadre des journées de la photo, organisées par la Maison de l’image.
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