Peintresses en Europe, 1550-1850, conférence de Virginie Piotrowski

Conférence de Virginie Piotrowski au Magasin le samedi 22 novembre à 14h30
Entrée ouverte à tous les visiteurs du Magasin (gratuité pour les adhérents des Amis du Magasin)

L’utilisation du terme peintresse, attesté dès le XIIIe, tour à tour péjoratif ou revendicatif, est le signe d’une longue histoire des peintres femmes, néanmoins grandes absentes de notre récit moderne de l’histoire de l’art. 

La conférence fait état de la recherche actuelle sur ces femmes autrefois célèbres, et de leur nécessaire réhabilitation qui dépasse largement le problème de l’injustice : occulter les artistes femmes revient à occulter tout un pan de cette histoire de l’art, ses sujets, ses débats esthétiques ou encore des manières de faire et de transmettre. A l’heure où 62 % des effectifs des filières artistiques et culturelles sont des femmes, il semble essentiel de rappeler que leur présence dans l’art n’a pas commencé avec les impressionnistes. 

Virginie Piotrowski est plasticienne, diplômée de l’école d’art de Dunkerque, et maitresse de conférence à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble.

Exposition Artistes en atelier, de David Richalet à Alter-Art

David Richalet photographie depuis plusieurs années les artistes de la cuvette grenobloise, dans leurs ateliers. Parmi eux, beaucoup que nous connaissons et dont nous avons visité les ateliers. Vous pouvez retrouver une partie de cette série sur son site, à l’adresse :
https://davidrichalet.myportfolio.com/artistes-en-ateliers (ou vous verrez entre autres Jean-Pierre Angei, Gilles Balmet, Fabrice Nesta – visites récentes, et Virginie Piotrovski que nous avons invité pour une conférence au magasin le samedi 22 novembre).

Il expose actuellement à la galerie Alter-Art, rue Saint-Laurent à l’occasion des la sortie de son livre, qui compile un certain nombre de ces clichés, chacun des artistes accompagnant son image d’un texte évoquant son atelier, et sa pratique.

• Exposition du 16 octobre au 16 novembre 2025 du jeudi au dimanche de 14h30 à 18h30
• Présence du photographe et dédicace du livre Artistes en atelier tous les samedis et dimanches
• Finissage le samedi 15 novembre à 18h

Ci-dessous la préface du livre, par Benjamin Bardinet

Si la plupart des artistes-plasticiens aspirent à montrer et à exposer leurs réalisations à un public qu’ils espèrent nombreux, ils éprouvent parfois plus de mal à ouvrir la porte de leur atelier et à dévoiler ce qui s’y trame.

Avec cette série au long cours réalisée dans les ateliers d’artistes, David Richalet s’attache à dévoiler avec respect ce qui se trame dans l’intimité de cet espace de création pour mieux en interroger les spécificités. En quoi cet environnement est-il favorable à l’acte créatif? Comment influence-t-il la création? Quelles en sont les contraintes et les atouts? Est-ce que ce qui est propice à la création pour l’un de ces artistes n’est pas perçu comme néfaste par un autre?

Pour faire advenir au mieux ces questions à l’esprit du regardeur, David Richalet n’adopte pas un protocole photographique strict. En fonction de la nature du lieu et de la personnalité de l’artiste qu’il photographie, il va opter pour la technique et l’approche qui lui semblent les plus appropriées. En effet, le format panoramique permet de rendre compte de la pleine mesure de l’espace de certains ateliers tandis que le travail à la chambre photographique se prête bien à des artistes à l’aise avec le jeu de la pose ; enfin le format traditionnel numérique permet de se faire plus discret si l’artiste accepte d’être photographié à l’ouvrage.

Car c’est là en effet une des particularités de cette série photographique: plusieurs de ces artistes sont photographiés à l’œuvre. On les voit travailler au sol, sur un chevalet ou une table. Toujours concentrés, appliqués ils évoluent dans un environnement souvent encombré de tout un tas de choses. On y distingue des œuvres inachevées, d’autres à peine esquissées on devine des expérimentations diverses et surtout on prend conscience de la diversité des matériaux nécessaires à ces réalisations: pots de peintures, de colle, pinceaux de toutes tailles, nombreux crayons, toiles, châssis, tasseaux de bois, carton… L’univers créatif de chacun de ces artistes est ainsi autant constitué par ce qu’il crée que par la matière première dont il tire parti pour donner forme à ses créations.

Certains écoutent la radio, d’autres exigent le silence le plus total. Plusieurs évoquent la notion d’intimité et beaucoup conçoivent leur atelier comme un cocon, un lieu refuge tandis qu’il apparaît parfois comme une caisse de résonance du monde extérieur. Lieu de la transformation et de la métamorphose des idées en une œuvre ou d’une émotion en un geste, il est aussi pour certains une sorte de laboratoire où on peut s’adonner librement à des expériences esthétiques dont on ne sait pas toujours où elles mènent. Ce goût pour l’expérimentation, cette place laissée à l’aléatoire, cette attention portée aux détails, et ce désir de manipuler la matière: c’est ce qui transparaît indéniablement à l’observation de cette série. Ces ateliers ont en commun d’être le lieu qui répond à l’impérieuse nécessité de faire et de créer dans un monde de plus en plus aseptisé dont certaines réalisations ne sont parfois plus que l’aboutissement d’un processus programmatique orchestré par des algorithmes.

Ainsi, plus encore que des cocons ou des lieux refuges, les ateliers photographiés par David Richalet apparaissent comme autant de lieux de résistance qu’une pulsation créatrice régénérante, fondamentale vient animer, celle de l’artiste. 

Benjamin Bardinet

Exposition Jean-Pierre Angei au Vog-Fontaine

• Exposition du 7 novembre 2025 au 10 janvier 2026
• Vernissage le vendredi 7 novembre à 18h

• Rencontre avec l’artiste pour une visite de son exposition, suivie d’un échange samedi 22 novembre à 16h.
• Conférence d’histoire de l’art animée par Fabrice Nesta « Photographie, matière et effet» samedi 29 novembre à 16h
• Atelier d’art plastique avec Jean-Pierre Angei : L’atelier explore l’empreinte sur papier de soie, façonnée à la main pour lui donner volume et présence samedi 13 décembre de 15h à 17h. sur inscription auprès du VOG.

Jean-Pierre Angei est un photographe franco-italien, né en 1968, qui vit et travaille à Grenoble. Depuis plus de trente ans, il construit une œuvre qui cherche à révéler ce qui demeure essentiel dans l’expérience humaine : l’authenticité, la dignité, la trace. Ses portraits d’ouvriers, de maraîchers, de détenus ou encore de simples voisins se distinguent par leur intensité et leur sobriété. Loin de l’anecdotique, ils mettent en lumière la profondeur de chaque existence et témoignent de la force silencieuse de l’humain dans son quotidien.

La notion de trace est au cœur de sa pratique. Traces laissées sur les visages et les corps, traces inscrites dans les paysages, mais aussi traces que l’image elle-même conserve malgré la fuite du temps. Dans ses séries consacrées aux lieux, Jean-Pierre Angei s’attache à observer la façon dont l’homme façonne son environnement et comment, en retour, ce dernier façonne la mémoire colective. Ses photographies de montagne, réalisées depuis les télécabines en hiver, traduisent ce rapport fragile : les empreintes laissées sur la neige deviennent autant de signes éphémères, qui condensent une histoire en train de s’effacer. À travers ce point de vue aérien, l’artiste révèle la précarité des infrastructures comme celle de l’être humain face à l’immensité du paysage.

Avec l’exposition présentée au VOG, À la surface des choses, un temps suspendu…, Jean-Pierre Angei explore une autre dimension de cette réflexion sur la mémoire et la disparition. Ce travail, initié il y a vingt-cinq ans, prend pour point de départ le Polaroid. Au fil des années, l’artiste a colecté plus de 4 000 images instantanées. Mais au lieu de conserver l’image principale, il choisit de sauver ce qui est d’ordinaire jeté : la dorsale, cette surface secondaire et silencieuse, marquée par l’empreinte résiduelle de la photographie.

Ces fragments portent en eux la trace fantomatique d’une image disparue. Ils deviennent une matière plastique et poétique que l’artiste manipule, détourne et réinterprète grâce à différents procédés techniques. Le spectateur est ainsi confronté à une image paradoxale : une surface à la fois témoin et absence, présence et disparition.

Les formes qui apparaissent sur ces dorsales sont souvent abstraites, mouvantes, incomplètes. Mais c’est précisément dans cette incomplétude que réside leur force. Eles solicitent la mémoire et l’imaginaire du regardeur, qui peut y projeter ses propres souvenirs. Chaque image agit comme un réceptacle ouvert, une surface sensible où se recomposent des fragments de mémoire commune. Dans cet espace entre le visible et l’invisible, le spectateur est invité à coler ses propres histoires, à réactiver ce qui, en lui, résonne avec l’image.

Ainsi, à travers ce geste de réhabilitation d’une partie oubliée du Polaroid, Jean-Pierre Angei nous convie à une expérience à la fois intime et universelle. Ses images ne montrent pas seulement ce qui a été, elles rappellent que la photographie est aussi un lieu de manque, de fragilité et de projection. Entre disparition et persistance, eles ouvrent un temps suspendu, où l’image devient mémoire partagée.

Jean-Pierre Angei expose au VOG dans le cadre des journées de la photo, organisées par la Maison de l’image.
Télécharger le dossier de presse…

Visite des Amis du Magasin au Basculeur, et à Moly Sabata

Les amis du Magasin reprennent leur programme de visites et inaugurent la saison le 1er novembre 2025 par la visite du Basculeur, que beaucoup découvriront, suivie le la visite de la nouvelle exposition de Moly Sabata

Le Basculeur ©Renaud Araud – Novae Architecture & Ingéniérie

Rendez-vous au centre d’art contemporain Le Basculeur à 16h15 pour une visite guidée : 
Le Basculeur 193 route du stade 38270 Revel-Tourdan

Le Basculeur accueille actuellement Dormir, une exposition de Alice Marie Martin, Aria Rolland et Caroline Schmoll commissariée par Jeanne Chopy, du 18 octobre au 29 novembre 2025

Puis, de 18h à 22h finissage de l’exposition Entr’acte à Moly Sabata, et visite avec le commissaire, Joël Riff.

L’exposition Entr’acte se tient du 20 septembre au 2 novembre 2025
Vernissage le samedi 20 septembre à 19h dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine et du Matrimoine.
Elle réunit des œuvres de Semiha Berksoy, Leonor Fini, Kentaro Kawabata, Antoine Marquis, Nick Mauss, Juliette Roche, Mathias Roche, Anne Ryan, Marijke Vasey et Zoe Williams.

« Moly-Sabata permet une pause. Son temps est interlude. Et ce n’est pas parce que le spectacle est suspendu, que tout s’arrête. Au contraire, la scène continue d’exister même lorsqu’on éteint les projecteurs. L’exposition « Entr’acte » dévoile ce qui se fabrique lorsque les rideaux se referment. Réveillant la mémoire de personnalités du voisinage de Moly-Sabata telles que la divette de l’Opéra-Comique Fanély Revoil (1906-1999) et le pensionnaire de la Comédie-Française Raymond Saint-Prix (1887-1981), l’exposition Entr’acte s’attache à une sophistication mobile, entre carrière citadine et vie à la campagne. Une manière de ne pas laisser à Paris le monopole du glamour. L’exposition « Entr’acte associe ainsi dix artistes de différentes générations, horizons et pratiques, façonnant une élégance tout terrain, partout chez elle, libre. »
Plus d’infos…

Covoiturage
Inscriptions avant le 29 octobre au soir auprès d’Édouard Schoene, au 06 07 33 58 55, en indiquant si vous pouvez mettre à disposition votre véhicule (frais partagés par les co-voiturés : 30€/véhicule)
ou par courriel :  edouard@schoene.fr

Exposition De terre et de Cire, à la Halle de Pont-en-Royans

Exposition De terre et de cire
Tiphaine Calmettes et Samuel Dugelay, de la Matière à l’Ouvrage 

Chantier – École – Création du 29 septembre au 10 octobre 2025
Exposition du 11 octobre au 20 décembre 2025
Vernissage public, vendredi 10 octobre à 19h

 

Depuis une quinzaine d’années, Tiphaine Calmettes s’intéresse aux relations entre le faire, le savoir-faire, les objets et le vivant. Ses sculptures et installations sont toujours le fruit d’un processus engagé et d’une recherche approfondie sur les matériaux, les ressources et les modes de production, tout comme sur les usages et les appropriations. L’échelle de son travail est celle de l’humain : parfois les œuvres tiennent dans la paume d’une main, le plus souvent elles sont conçues pour accueillir le corps entier, qui peut s’y installer ou s’y abriter. 

Touchant à une manualité proche de l’artisanat et à une pratique de la construction qui se rapproche de l’architecture, Tiphaine Calmettes collabore assidûment avec Samuel Dugelay, artisan spécialiste de la terre crue, bâtisseur et membre de l’association de la Matière à l’Ouvrage. Ensemble, iels initient des chantiers-écoles-créations, où la transmission d’une technique débouche sur une création artistique partagée. 

Dans la continuité de cette démarche, De terre et de cire est un projet hybride qui emprunte autant aux techniques de construction écoconçues qu’à la création contemporaine. En amont de l’exposition, durant deux semaines, le centre d’art se transforme en véritable laboratoire de fabrication d’objets et de structures, mais aussi en lieu d’émulation et de faire-ensemble. Une belle équipe collabore alors à la production d’une œuvre immersive et de pièces-mobilier intégrées à l’exposition de l’artiste. Ces éléments vivants et collectifs évolueront ensuite avec – et selon – le public, tout au long de l’automne.

Thiphaine Calmettes 

Tiphaine Calmettes, née en 1988, vit et travaille à Bourdeaux, dans la Drôme.
Le vivant occupe une place centrale dans son travail. Elle réalise des sculptures ou des installations accueillant diverses actions performatives. Après avoir construit une œuvre « organique », elle s’est attachée à questionner nos rapports aux artefacts qui nous entourent comme à leurs usages. Activant ces objets ou outils, l’artiste invite les spectateurs et spectatrices à s’interroger sur nos pratiques collectives. 
Son travail de a été présenté au Centre international d’art & du paysage de l’Île de Vassivière, en 2020 et en 2021. Elle a également exposé, entre autres, au CAC La Traverse à Alfortville (2019), au Kunstwerk Carlshütte de Büdelsdorf en Allemagne (2019), au Centre céramique contemporaine La Borne (2020), ainsi qu’à l’IAC Villeurbanne. En 2019, elle présente l’exposition « La Terre embrasse le sol » en résonance avec la 15e Biennale d’art contemporain à l’ENS de Lyon. Tiphaine Calmettes est lauréate du Prix Aware pour l’art contemporain en 2020, et l’année suivante, résidente au Crédac, Ivry‑sur‑Seine et aux Laboratoires d’Aubervilliers. En 2024-2025, elle a participé à de nombreuses expositions en France et à l’international, par ex. à la Fondazione Merz, Turin, au CAN Centre d’art de Neuchâtel, au Musée International de la Parfumerie de Grasse ou encore à la Friche de la Belle de Mai, Marseille. Ses œuvres font partie de plusieurs collections : FRAC SUD, FRAC Île-de-France, Centre national des arts plastiques (Cnap), Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes (IAC), FRAC Grand Large – Hauts-de-France.